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Un enfant, ça s'adapte toujours, non?!

Il est parmi certaines croyances bien ancrées dans la société celle qui consiste à penser qu'un enfant s'adapte toujours, ou tout du moins, finira bien par s'adapter aux changements qu'on lui fait vivre. Divorce, passage en CP, changement de région, arrivée d'un petit frère, etc : il/elle s’accommodera !

Certes, dans son processus de « grandir » même, l'enfant a une grande capacité d'adaptation à la base. Mais attention à ce que l'on entend exactement par s'adapter !

Petite explication pour ne pas se tromper et surtout, bien l'accompagner...

S'adapter, ça veut dire quoi ?

S'adapter, au niveau étymologique, a le sens d'être apte-à, et de s'ajuster. Une adaptation est à l'oeuvre (et nécessaire!), lorsque l'on passe d'une situation A à une situation B dans laquelle des paramètres nouveaux, différents, sont entrés en jeu. La capacité d'adaptation, c'est alors la capacité de modifier certains repères, certains modes de fonctionnement, afin de pouvoir coopérer harmonieusement avec la nouvelle situation.

 

Jean Piaget, un psychologue du 20ème siècle qui a travaillé sur les processus d'apprentissage de l'enfant nous donne une précision : 2 mécanismes sont nécessaires à l'adaptation : d'abord, il faut assimiler les données nouvelles, puis il faut s'y accommoder, c'est à dire ré-ajuster nos acquis pour intégrer les nouveaux.

L'enfant et sa capacité d'adaptation

Du fait de sa croissance en cours, l'enfant a une capacité d'adaptation bien souvent plus grande que celle de l'adulte. En effet, son cerveau est en pleine construction, donc parfaitement malléable ! Du coup, et contrairement à l'adulte, ses références ne sont pas encore ancrées depuis des années, parfois même de façon figée. Il a en outre un rapport à la nouveauté exacerbé du fait de sa curiosité grandissante pour le monde qui l'entoure, et de la construction même de son être.

Pour illustrer, c'est un peu comme si l'enfant était en plein démarrage de la déco de sa maison ! S'il faut changer la peinture du salon, pas de problème, vu qu'elle n'est pas encore faite, ou à peine un mur ! L'adulte lui, va rechigner plus facilement à cette demande de changement vu qu'il va lui falloir décoller le vieux papier peint, poncer, nettoyer, colmater les fissures et j'en passe ! Alors oui, un enfant peut s'adapter plus facilement.

S'adapter ne doit pas rimer avec encaisser !

Mais la capacité naturelle d'adaptation de l'enfant fait parfois l'objet de dérives. En effet, pour certains adultes elle va permettre de se décharger de leur culpabilité. L'exemple le plus flagrant est le divorce. Les parents vont naturellement culpabiliser de devoir faire vivre cela à leurs enfants. Ils sont humains, c'est bien normal ! Mais, il arrive que pour éviter d'assumer l'impact (notamment émotionnel) que cela va avoir sur leurs enfants, et de prendre le temps d'accompagner ces derniers dans le changement de repère en cours, des adultes vont se réfugier dans le fameux «bah, faudra bien qu'il s'y fasse! ».

Derrière cette façon de se rassurer, nous autres adultes, en se disant que l'enfant ne souffre pas tant que ça des changements qu'on leur fait vivre (vu qu'il s'adapte toujours hein!), on trouve souvent notre propre peur à regarder en face ce que va impliquer le changement, et ce qu'il provoque en nous. On se rive alors sur ce que nous sommes entrain de vivre et NOTRE difficulté à nous, et on oublie de s'occuper de la façon dont l'enfant, LUI, vit la chose. Comment il la ressent ? Qu'est-ce qu'il en comprend ? De quoi a-t-il besoin pour vivre ce changement ? Car pas facile de gérer nos propres peurs et insécurités face aux changements, tout en prenant soin de celles des enfants! Mais c'est pourtant essentiel... Parce que sans l'attention et l'accompagnement de l'adulte, il ne s'adaptera pas : le plus souvent, juste, il encaissera...

Pas d'adaptation positive sans attention !

Petit schéma pour y voir clair!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour pouvoir s'adapter de façon positive aux inévitables changements et nouveautés qu'il va avoir à vivre au cours de son évolution, l'enfant va avoir besoin qu'on lui explique les choses, qu'on réponde à ses questions. « On va déménager, changer de maison ! ». Oui, mais pour l'enfant, notamment jeune, c'est pas si évident que cela à se représenter : il y a plein d'inconnues pour lui, bien plus que pour l'adulte. Mais aussi bien plus d'insécurité, qu'il va falloir apaiser...

C'est pourquoi, pour qu'il puisse assimiler de façon constructive les nouveautés et vivre le changement sereinement, l'enfant a besoin que l'adulte, par ses mots, son écoute, ses explications, sa disponibilité, donne du SENS à ce changement, mais aussi à ce que celui-ci provoque comme ressentis et émotions en lui.

 

Dans ce cas, l'enfant s'adaptera et en sortira grandi, puisque riche de nouvelles informations bien intégrées. Et, ayant pu expérimenter le changement de façon positive, cela viendra stimuler son envie de vivre de nouvelles aventures... En toute sécurité !

©cestpsysimple.janv2018

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