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Maman, si on mettait frérot à la poubelle ?!

Tu vas avoir un(e) ptit(e) frère(soeur) !

Pour les parents, l'annonce de l'arrivée d'un petit frère ou d'une petite sœur est forcément une formidable nouvelle. Pour preuve, leur enfant leur en réclamait souvent un(e)! Alors, lorsque le fameux bébé est en route et que les parents font la grande annonce, quoi de plus naturel que de s'attendre à ce que l'enfant saute de joie ?

En fonction de l'âge, certains vont sauter de joie. D'autres pas du tout ! Les plus petits ne réaliseront pas vraiment, la chose étant trop abstraite pour le moment. Pour les autres, tant que bébé est dans le ventre de maman, il n'y a pas de changements notables dans leur quotidien, donc tout va bien. Certains vont même manifester leur impatience à voir enfin la trombine de ce petit être qui pionce derrière la peau toute tendue du ventre de maman ! D'où la surprise et l'incompréhension de certains parents lorsque quelques temps après l'arrivée du divin enfant, leur(s) aîné(s) se rebiffent clairement !

J'étais si bien tout seul !

Lorsque l'enfant était jusqu'à présent seul avec ses parents, et qu'un petit frère ou une petite sœur arrive, il va assez vite l'envisager comme un intrus. Passé le côté rigolo des premiers jours, voire des premières semaines (Oh ! C'est comme une poupée qui bouge et parle toute seule !), l'enfant va peu à peu se rendre compte que beaucoup de choses vont être divisées par 2, notamment la part d'attention que ses parents lui portent. Il va falloir partager papa et maman avec un autre. Quoi de plus logique alors que d'avoir quelques sentiments hargneux envers celui(celle) qui vient perturber notre petit paradis ?

 

Nous autres adultes ressentons parfois de même. Prenons un exemple : on a prévu une soirée au resto avec une amie que l'on n'a pas vue depuis longtemps. On se fait une joie de la revoir et de passer toute une soirée en tête à tête à parler de mille et une choses. La soirée démarre, on est ravie, quand tout à coup, notre amie aperçoit une de ses copines et lui fait signe de venir. Pas de bol, c'est elle aussi une personne que notre amie n'avait pas vue depuis longtemps et, dans un élan à la base sympathique, elle l'invite à s'asseoir pour dîner à la table. « Bien sûr ! » dites-vous polie. Mais intérieurement, une petite pointe de déception, d'agacement, ou de frustration peut se faire sentir. Zut ! Je n'ai pas mon amie pour moi toute seule comme prévu ! Cette invitée de dernière minute peut réveiller chez vous une pointe de jalousie. Même si elle est sympathique. Et si vous la trouvez inintéressante, c'est carrément l'envie de lui mettre son plat à la figure qui risque de vous traverser l'esprit !

 

Pour l'enfant il en va de même, sauf que lui, ce n'est pas une soirée qu'il va avoir à gérer, mais tout le reste de sa vie sous le toit familial ! La nostalgie du temps où il était le centre du monde le titillant, l'enfant va souvent ressentir le désir de revenir à « avant ». Et chez l'enfant, ce désir se traduit parfois par des phrases assez brutales qui peuvent laisser les parents perplexes. « Moi Théo je l'aime pas, et je vais le tuer !». « Elsa elle est nulle maman, tu ferais mieux de la donner à quelqu'un! », etc.

 

 

Conçu par Freepik

Aimer ne peut être une obligation...

Les adultes s'attendent souvent à ce que leur enfant aime leur frère ou leur sœur, d'emblée. Ce qu'ils oublient, c'est que l'enfant ne choisit pas ce frère ou cette sœur. On le(la) lui impose. Lui, il doit composer avec les changements que cela entraîne dans sa vie, bons comme mauvais. Or, dire à un enfant qu'il doit aimer son frère ou sa sœur, c'est comme demander à un adulte d'aimer l'ami de son ami. Des fois, pas de problème. Mais des fois, si l'ami nous revient pas, c'est impossible et on serait furieux que quelqu'un nous oblige à l'aimer malgré tout !

 

Alors comment accompagner votre enfant ? Dites-lui que vous comprenez que pour lui ce n'est peut-être pas facile cette nouvelle donne, et qu'il a le droit de ne pas être content. « Nous, nous sommes heureux d'avoir deux enfants maintenant, et on vous aime chacun autant. Si toi tu n'as pas envie de l'aimer, tu as le droit, mais par contre, comme c'est notre enfant tout comme toi, tu ne dois pas lui faire de mal tout comme nous on ne veux pas que lui te fasse du mal ».

Et de rajouter : « Maintenant, peut-être tu ne vois pas bien ce qu'il a de chouette ce bébé, alors si tu es d'accord, comme toi tu es grand, on peut t'expliquer ». L'idée est alors de lui faire découvrir qui est ce bébé, ce qu'il a d'intéressant. De le valoriser en tant que grand. Et il est aussi aidant pour l'enfant que les parents s'autorisent à dire tout haut ce que l'enfant verbalise souvent sans problème : « Tu as raison, les bébés c'est énervant quand ça crie ! Mais comme avec toi quand tu étais bébé et que tu criais, on va s'occuper de lui ».

 

Plus on oblige un enfant à devoir être mignon avec son petit frère ou sa petite sœur et plus on lui dit qu'il n'est pas gentil s'il ne l'aime pas, plus on va générer chez cet enfant un véritable rejet de son frère/sa sœur, et entraver dès le départ le bon rapport de la fratrie. En revanche, plus on autorise l'enfant à ressentir ce qu'il ressent, sans jugements, tout en lui demandant en revanche de respecter l'autre, plus l'enfant, reconnu et respecté dans ce qu'il est, va réaliser que ce bébé n'est pas une totale obligation pour lui. Libéré de cela, le désir de découvrir cet Autre va alors bien souvent poindre le bout de son nez...!

Lien vers: Et la  f.r.a.t.r.i.e  se  f.r.i.t.e.r.a!

©cestpsysimple.dec2017

Illustration en paroles et musique...

Axelle Red a tout compris des enfants qui ont un frère ou une sœur!

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