Cadre, limites : soyez raccords !
« Il n'en fait qu'à sa tête ! Il s'arrange toujours pour obtenir ce qu'il veut ! ».
Car le ptit Matteo a bien compris une chose : quand papa – maman ne posent pas le même cadre, les mêmes limites, la porte est grande ouverte pour profiter de la situation. « Non, pas de bonbons avant le repas Matteo », « Oh, mais donne-lui ses bonbons, ça va pas lui couper l’appétit ! »...
Et hop, les chances d'avoir le bonbon sont multipiées, et Matteo va bien évidemment essayer d'en profiter !
D'où viennent ces cafouillages éducatifs, et comment les éviter ?
La ptite faille dans le cadre !
Il arrive que des parents se retrouvent dans une situation où les limites et repères éducatifs qu'ils posent à leurs enfants soient différents, pour des raisons que nous explorerons plus bas.
Pour l'enfant, se retrouver face à deux parents qui ne disent pas la même chose, et n'interdisent pas les mêmes actes, cela crée souvent de la confusion ! Pire, si chacun des parents contredit l'autre sur ses interventions éducatives devant l'enfant...
Bambino va en effet vite comprendre que face à certaines de ses demandes, il y a deux réactions différentes, et donc une faille dans l'autorité parentale. Et qui dit faille, dit tentation de s'y glisser !
Du coup, malgré lui, l'enfant va se « servir » de ces désaccords entre ses parents pour aller demander auprès de celui qui dira oui, et cédera à sa demande. Le problème est que passée la satisfaction d'avoir obtenu ce qu'il veut, l'enfant va ressentir un malaise, car il assiste alors au conflit de ses parents à son propos. Il devient l'objet de ce conflit, et peut en culpabiliser, puisque s'en croyant le déclencheur direct.
L'enfant se retrouve donc dans une situation compliquée, dont il ne peut sortir seul : en effet, il ne peut choisir lui-même l'option « sage » à prendre et s'auto-poser un cadre stable et sécure (ce n'est pas un adulte!). Il se retrouve donc bringuebalé intérieurement entre son envie de « oui » permanent à toutes ses demandes (non frustration!), et la culpabilité de ces non limites, mais aussi de voir papa/maman se fâcher l'un contre l'autre.
Que cachent ces désaccords ?
Ces types de problèmes éducatifs peuvent avoir plusieurs origines. Soulignons les plus fréquentes :
Parfois, il s'agit d'un conflit détourné des parents.
En effet, quand monsieur dit A et madame dit B, cela peut relever d'un conflit larvé dans le couple. Mais au lieu de régler le problème en face à face, les parents vont se titiller par enfant interposé.
C'est une façon de remettre l'autre en question, de lui lancer des petits piques. « Je t'en veux de ci ou de ça, mais au lieu de te le dire en direct, ou d'exprimer ma colère, je vais t'attaquer non sur ton rôle conjugal, mais parental ». L'enfant devient ici le lieu d'expression du conflit du couple...
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Parfois, un des parents est en quête d'être le préféré de l'enfant.
Dans ce cas-ci, un des parents veut se faire bien voir de l'enfant, et obtenir de lui amour et gratification (souvent pour combler une faille narcissique). Pour cela il va se positionner en « pote » et allié absolu de l'enfant, et mettre de côté son rôle de parent éducateur de l'enfant. « Quand je frustre mon enfant j'ai l'impression qu'il ne m'aime plus, alors je vais prendre l'option de ne pas le frustrer et laisser à mon conjoint cette tâche ingrate ! ».
Parfois, des restes refoulés de crise d'adolescence vont se réveiller, et le conjoint va littéralement devenir l'incarnation du méchant parent qui énerve, frustre, n'est pas « fun », parce que posant des limites.
Enfin, le propre vécu éducatif des parents peut venir interférer.
Par exemple, si un des parents a eu un modèle éducatif qui l'a fait souffrir, il est fréquent que : soit il investisse le même modèle avec ses enfants par peur de la réaction de ses propres parents, soit il investisse le modèle opposé, par peur que ses enfants ne souffrent comme il a souffert.
Mais si ce parent n'a pas pris un minimum conscience de cela, les réactions du conjoint en matière éducative vont parfois être mal interprétées et/ou perçues comme extrêmes.
Ex : Madame a eu un père friand de punitions, fessées, claques et autres réprimandes. Lorsque son mari va rappeler Matteo à l'ordre, simplement, cela va réveiller chez elle la peur de son père, et ce n'est plus son mari rappelant à l'ordre Matteo qu'elle va voir, mais son mari devenu en une fraction de seconde l'image de son père terrorisant...
Comment se (re)mettre au diapason ?
Afin de colmater la faille qui fait office de porte ouverte à bien des conflits souvent éreintants, prendre le temps de dialoguer, de co-construire le cadre dans lequel on souhaite faire grandir ses enfants est important. Nous parlons ici du cadre de fond. Sur les petites choses, on peut laisser le petit plaisir de chacun ! « Quand on sort de l’école, maman elle veut bien 3 tours de manèges mais pas papa. Mais papa, des fois le samedi il nous emmène chez Mac Do, alors que maman elle dit que c'est pas bien Mac Do ! »
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La règle d'or est donc d'être d'accord sur les repères fondamentaux, et de le manifester à l'enfant : « Là-dessus papa est d'accord avec maman, et vice versa ». Du coup, s'il y a une réaction du conjoint qui déplaît, en parler ensemble après, mais pas devant l'enfant est essentiel pour lui éviter de se sentir responsable du conflit.
Il est aussi important de prendre conscience de son propre modèle éducatif, et de ce que l'enfant qu'on a été a pu aimer ou détester dans le modèle de nos parents. De faire la différence entre mon père/mon conjoint en tant que père, ou ma mère/ma conjointe en tant que mère...
Enfin, s'il y a (et il y en aura!) des erreurs de parcours, prendre le temps de dire à l'enfant que papa ou maman n'a pas fait attention, ou s'est trompé en donnant les bonbons, mais que oui, les bonbons avant le repas, papa ET maman ne veulent pas.
L'enfant sentira alors en face de lui un couple parental UNI avec des repères stables, ce qui le rassurera. ;-)
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Lien vers: Mon enfant me tape : comprendre aide à agir
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©cestpsysimple.mars2018
