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"Tout là-haut..."

Depuis quelques jours, Petit Léo le lapin est très triste. Sa maman est morte.

Avec sa famille et tous les lapins du village, il a accompagné sa maman jusqu’à l’endroit où elle reposerait désormais. Une sorte de petit trou dans la terre, que le vieux lapin Nestor avait creusé, et autour duquel il avait mis de jolies fleurs. La maman de Petit Léo aimait beaucoup les fleurs. Aujourd’hui, il y en avait de très belles, mais petit Léo était triste, car sa maman n’était plus là pour les voir.

 

Les grands lapins lui avaient dit que sa maman était partie pour toujours, qu’il ne la reverrait jamais, mais qu’elle resterait dans son cœur. Petit Léo voulait très fort que ce ne soit pas vrai, et que sa maman revienne pour lui faire un gros câlin… Il ne comprenait pas bien ce que ça voulait dire "être morte", mais ça le rendait tellement triste que souvent, il se disait que c’était sûrement un mauvais rêve et qu’il allait se réveiller. Mais tous les matins, quand il se réveillait pour aller à l’école, sa maman n’était pas là. Elle était donc vraiment partie pour toujours...

 

A l’école, petit Léo ne jouait plus avec ses amis : il avait le cœur gros. Et quand il rentrait le soir à la maison, il n’avait pas envie de jouer avec ses jouets, et il partait près de la forêt, s’asseoir à côté du trou où son papa et tout le village avait enterré sa maman.

 

Il restait assis comme ça longtemps. Il regardait le trou et les belles fleurs qui avaient poussé dessus. Il attendait que sa maman revienne. Mais elle ne revenait pas.

Tous les jours, Petit Léo allait s’asseoir là-bas, tout triste.

 

Un jour, alors qu’il était assis en train de regarder encore et encore l'endroit ou sa maman était enterrée, il vit une coccinelle s’envoler d’un brin d’herbe. Il la suivit des yeux, et la vit monter vers les nuages. Tout à coup, il aperçut tout là-haut dans le ciel un drôle de nuage. Il ressemblait un peu à sa maman. Il avait la forme d’une jolie maman lapin, comme la sienne. Il s’allongea dans l’herbe, et regarda le nuage. Alors, il entendit une petite voix, d’abord tout doucement, comme si elle venait de très, très loin, puis, peu à peu, il l’entendit mieux. Et, tout étonné, il reconnut la voix de sa douce maman.

« Petit Léo, mon petit amour, que fais-tu là  assis tout seul? Pourquoi n’es-tu pas en train de jouer avec tes copains ? »

« Mais maman, tu me manques trop, j’attends que tu reviennes. »

« Mon petit Léo, je ne peux pas revenir tu sais. Tu vois, je suis tout là-haut dans les nuages maintenant. Je sais que ça te fait beaucoup de peine. Et moi aussi, tu me manques. Mais, si tu es d’accord, on peut tous les deux se retrouver… »

« Mais comment maman ? Je ne suis pas dans le ciel moi… Et toi tu es partie… »

« C’est vrai mon petit Léo. Mais, ferme les yeux, et écoute-moi bien… »

Petit Léo ferma les yeux.

« Maintenant, essaye de te souvenir de moi, en train de faire quelque chose que tu aimais bien… » lui dit sa maman.

Petit Léo ferma très fort les yeux. Il se rappela tout à coup de sa maman lorsqu’elle lui préparait un bon gâteau. Comme elle était jolie ! Et comme ça sentait bon dans la cuisine !

« Continue mon petit Léo, rappelle-toi de nos souvenirs, de tous ces jolis moments qu’on a passés ensemble… »

Et petit Léo se rappela des soirs où sa maman lui racontait de belles histoires. La fois aussi où elle avait mis sa plus jolie robe pour aller au bal du village avec son papa. Et le jour aussi où elle s’était trompée, et avait mis dans le four le chausson de son papa à la place du rôti ! Comme ils avaient bien ri !

« Tu vois mon petit Léo, je suis toujours avec toi. Bien sûr, tu ne peux plus me toucher, mais si tu fermes les yeux, et que tu penses à moi, alors tu me verras, et je serai avec toi, toujours. Et toi, tu seras toujours avec moi, et de mon nuage, quand je fermerai les yeux, je te verrai moi aussi. »

 

« Je voudrais tellement te faire un bisou » dit petit Léo

« Tu vois cette jolie fleur près de toi ? » lui demanda sa maman

« Oui », répondit petit Léo

« Et bien embrasse-la tendrement comme tu voudrais m’embrasser. Imagine que je suis cette fleur, et fais moi un gros bisou… »

Alors petit Léo s’approcha de la fleur, et lui fit un gros bisou tout doux. Elle sentait bon, et ça lui rappela le parfum de sa maman… Il sourit.

« Je t’aime fort maman ».

« Moi aussi je t’aime fort mon petit amour. Maintenant, il faut que tu retourne jouer avec tes amis. Tu as plein de belles choses à vivre, tu vas voir. Et n’oublie pas, je serai toujours là où tu le décideras : dans ton cœur, dans tes souvenirs, dans une fleur… Prends soin de toi mon petit Léo, et je suis fière de toi ».

 

Petit Léo se rassit. Il dit au revoir au nuage et à la fleur, se leva, et partit vers sa maison. En chemin, il s’arrêtait de temps en temps et fermait les yeux très fort pour revoir encore sa maman. Elle lui souriait dans son cœur… Petit Léo se mit alors à courir lorsqu’il aperçut ses amis jouer au ballon dans les champs. Il les retrouva, et tous ensemble, ils jouèrent en riant.

 

Et de là-haut, de tout là-haut, sa maman ferma les yeux très, très fort, et elle vit son petit Léo heureux. Et elle sourit.

Copyright: Anne Schwartzweber/cestpsysimple.com

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