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Mythes et réalités sur la peur d'aller voir un Psy...

« Aller consulter un psy ? Ça va, je suis pas fou non plus ! »

Bien que de plus en plus de français osent franchir la porte d'une cabinet de psy, (33% des français l'ont déjà fait selon une étude de 2014)*, il est encore bon nombre d'entre eux qui restent tétanisés à l'idée de demander l'aide de ces spécialistes. Différentes peurs viennent en effet s'interposer entre leur désir d'aller mieux d'un côté, et l'acte à poser pour y arriver : prendre son téléphone et appeler !

Quelles sont ces peurs ? Et comment les dépasser ?

Pas facile d'aller chez le psy : « Comment ça va se passer ? », « Quelle tête il aura ? », « Qu'est-ce que je vais lui dire, je ne le connais pas ! », « Il va sûrement me prendre pour une débile ! », sont autant de questions et réflexions qui viennent s'agiter sous notre crâne dès qu'on se met à envisager la possibilité (ou la nécessité) d'une telle démarche.

Et c'est bien normal ! Avoir le trac, être un peu tendu, c'est tout à fait naturel lorsqu'on s'apprête à rencontrer pour la première fois quelqu'un à qui l'on va raconter nos problèmes, nos doutes, nos souffrances, bref : notre petit monde personnel.

Dessin de Charlotte Mancel-Arrouët, Psychologue.

 

Mais à côté de ce trac surmontable, il y a parfois des peurs plus profondes qui, elles, viennent nous bloquer dans notre envie ou notre besoin d'aller parler à un psy. On ravale alors notre élan, on banalise ou on s'invente des prétextes. Mais pendant ce temps-là, le problème qui nous titille ou qui nous mine continue de nous empoisonner l'existence...

En fonction des uns et des autres, il y a différentes peurs à l'oeuvre. Mais voici les 4 que l'on retrouve le plus fréquemment.

Moi ? Aucun problème !

La première peur est celle de reconnaître, lorsque c'est le cas, qu'il y a un problème et/ou une souffrance qui nous taraude et nous empêche d'aller bien. De poser le constat suivant : « Oui, j'arrête de me mentir : ça va pas, j'y arrive pas (plus) ». On préfère se dire que ça va finir par s'arranger tout seul, mais il est des situations dont on ne peut sortir sans une aide extérieure.

Oser ce constat va réveiller par ricochet différentes peurs : celle d'être faible (« Je suis nul(le) de pas y arriver tout(e) seul(e) »). Celle d'être jugé(e) (« Qu'est-ce que les autres vont penser de moi? ») et celle qui va avec : la peur d'être anormal(e) !

=) Rectification! Oser regarder les choses en face et demander un coup de main lorsqu'on n'arrive pas à se sortir d'une situation difficile seul, ce n'est pas être faible, c'est au contraire être très courageux ! On ne se dit pas qu'on est faible et nul lorsqu'on nous donne des béquilles après un mois dans le plâtre le temps de réapprendre à marcher. C'est pareil pour le psy : une béquille sur laquelle s'appuyer le temps de réapprendre à marcher dans sa vie, le temps que la souffrance cicatrise... Quant à l'avis des autres, demandez-vous plutôt ce que vous vous penseriez d'un proche qui vous dirait qu'il consulte un psy : le prendriez vous pour un faible, un fou ?... Pas sûr du tout !

Les psys, ils sont pas comme nous !

La deuxième peur concerne le psy lui-même ! Cet être bizarre auréolé de tant d'images, parfois effrayantes : lunettes triple foyer, « hum hum » sans aucun autre mot, medium capable de lire en vous en une fraction de seconde, cabinet sombre envahi de livres, regard moralisateur, etc.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais il y a aussi l'image à l'extrême inverse : le psy parfait, cet être qui va forcément bien, qui a une vie harmonieuse, fait du yoga et mange équilibré, qui n'a pas de problèmes, bref, un dieu vivant à côté duquel nous nous sentons bien pitoyables  !

=) rectification! Le psy est un être humain comme les autres : il a des problèmes comme tout le monde, peut avoir la tête de biais le matin et s’énerver parfois sur ses enfants. Parfois il fume et hait le sport. Parfois il est fan d'AC/DC, parfois de Carlos ! Il pleure et rit, comme tout le monde. 

C'est juste un être humain qui a appris un outil, un métier : la psychologie, la thérapie. Écouter l'autre, observer et lire entre les lignes pour permettre au patient de comprendre ce qui lui arrive, et ce qui se joue dans la situation qu'il vit. L'aider à voir son monde intérieur sous un autre angle pour y déceler les blocages qui le flouent à son insu et les capacités de rebond qu'il ne se soupçonnait pas...

Ps sur la partie « médium » : une petite comparaison pour mieux comprendre. Tout comme un podologue va voir plus rapidement que les autres que votre chaussure n'est pas adaptée à votre pied, le psy lui va voir plus vite que d'autres les expressions (verbales et physiques) qui parlent de votre difficulté. Pas plus, pas moins ! C'est son métier !

Où ça va m'embarquer ?

La troisième peur, et non des moindres, est la peur du changement. En effet, on sent bien que si l'on entame une démarche, c'est pour modifier des choses qui nous posent problème. Pas pour rester dans le connu, qui ne nous convient alors pas, ou plus. Mais forcément, l'inconnu fait peur, alors on freine des quatre fers !

Il y a derrière cette peur du changement qu'une thérapie pourrait entraîner la peur de perdre le contrôle, de ne pas pouvoir maîtriser un processus qui se réveillerait, ou plutôt une envie : celle de faire bouger les choses. Celle de se découvrir différent, de se mettre à faire différent...

=) rectification! La seule chose dont on peut perdre le contrôle en allant en thérapie (mais doucement et de façon sécure), ce sont toutes les bonnes excuses qui nous interdisent de changer et tous ces fils qui veulent nous retenir dans notre petit monde connu, aussi bancale et/ou douloureux soit-il parfois.

Une chose qui aide beaucoup face à cette peur, réside dans la citation suivante : « Le premier pas pour atteindre ce que vous voulez, c'est d'avoir le courage de quitter ce que vous ne voulez plus ».

Il n'y a pas de changement possible sans accepter l'idée qu'il faut modifier des choses, des habitudes, des façons de voir etc. Et c'est là le rôle du psy : vous aider et vous accompagner dans cette envie de changement qui s'anime en vous...

Je veux pas avoir mal !

Enfin, certains ont peur qu'une démarche chez le psy ne vienne réveiller des souffrances anciennes, et qu'au final, ça aille plus mal qu'en gardant bien enfouies ces blessures passées...

Derrière cette peur se cache souvent la grande peur de ressentir des émotions. Il s'agit souvent ici de personnes qui ont ravalé et essayé d'anesthésier leur souffrance. Parfois, ça fonctionne chez certains. Mais pour d'autres, souvent, même ravalée régulièrement la blessure reste irrémédiablement coincée en travers de la gorge...

=) rectification! il y a une chose toute simple à comprendre : si une blessure a été soignée et a cicatrisé correctement, tout va bien. Au pire, un petit pincement en l'évoquant, mais rien de bien méchant : on est OK avec.

En revanche, quand la plaie est restée béante, sans soin, sans consolation, le fait est qu'elle continue de s'infecter régulièrement, et que ça fait toujours mal.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est comme pour le dentiste. Quel est le plus efficace pour mon bien-être ? Rester des années avec une douleur qui va qui vient (souvent de façon imprévisible!), ou aller soigner ma dent pour être enfin libéré de la souffrance et pouvoir concentrer mon énergie sur autre chose que d'essayer de me convaincre que je n'ai pas mal ?!

Ça ne peut donc pas aller plus mal : ça peut titiller un moment, mais pour un soulagement à la clé...

Un psy, oui, mais pas n'importe lequel !

Vous voilà prêt à vous lancer ?! 

Alors sachez que dans l'univers des psys, c'est comme dans tout corps de métier : il y a des consciencieux et... des moins consciencieux!

En fait, une thérapie c'est un peu comme partir faire une randonnée en haute montagne : il faut un guide averti ! Aussi, si vous voyez votre guide arriver en tongs, vous avez le droit de vous dire qu'il y a comme un soucis!

 

Voici donc quelques astuces pour trouver le psy qui vous conviendra :

  • faites confiance à votre instinct ! Le psy n'est pas tout puissant. Si vous ne vous sentez pas à l'aise avec, qu'il ne vous inspire pas confiance ou autre, vous avez le droit de dire à la fin de la séance « non, je vais réfléchir ! ». Même si lui vous dit qu'il faut absolument qu'il vous revoie. Le client a des droits ? Le patient aussi, ne l'oubliez pas ! On peut parfois faire 2/3 psys avant de tomber sur celui qui nous convient.

  • Si vous avez besoin d'un minimum d'échange, et qu'à la fin de la séance, voire au bout de la 3ème, votre psy ne vous a toujours pas décroché un seul mot : idem, vous avez le droit de dire que cela ne vous convient pas (même si le psy vous dit : « Vous avez un problème avec le silence ? »). Encore une fois, un psy n'a pas la toute puissance. Si le silence vous dérange ce n'est pas forcément que c'est vous qui avez un problème avec ça, mais tout simplement que oui, vous avez envie d'une thérapie davantage axée sur l'échange). (Ce type de thérapie à interventions verbales limitées concerne principalement les psychanalyses. Donc si vous souhaitez de l'interaction, éviter le divan du psychanalyste !).

  • Le bouche à oreille : un moyen efficace d'avoir de bonnes adresses ! Il y a aussi les pharmacies, médecins etc, qui souvent recoupent les feed-backs de leurs clients/patients. Pour les psys pour enfants, les pédiatres, les orthophonistes, les instits ou directeur d'école sont aussi souvent au courant des professionnels qui font du bon boulot.

 

 

Alors ? Toujours peur d'aller consulter ?!

 

 

* https://www.lexpress.fr/styles/psycho/33-des-francais-ont-deja-consulte-un-psy_1647675.html

Lien vers: Les sens cachés du mot Résilience...

©cestpsysimple.mars2018

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